L'Arabie heureuse désignait pour les
Grecs et
Romains l'Arabie du Sud (actuel
Yémen), relativement humide grâce à ses montagnes et à un important système d'irrigation, centre de la riche civilisation des
Sabéens.
L'Arabie heureuse (Arabia felix) s'opposait par son nom aux autres "Arabies" connues par les Romains. Il s'agissait tout d'abord de l'Arabie pétrée, ancien royaume des Nabatéens devenu province romaine en 106, puis aux déserts parcourus par les Arabes, immenses territoires arides voués au nomadisme qui s'étendaient jusqu'en Mésopotamie et peuvent correspondre à l'Arabie déserte de Ptolémée. Cette région était le territoire des Arabes appelés par les grecs skenitai (porteurs de tentes), même s'ils possédaient de grandes villes comme Hatra, à l'est de la Syrie où l'on connaît un roi des Arabes. Lorsque les armées des empereurs remportaient une victoire dans cette région, l'empereur prenait le titre dArabicus, vainqueur des Arabes, comme le fit Septime Sévère.
L'Arabie heureuse représentait, pour les Romains, le plus souvent une terre semi-fabuleuse, où habitait le Phénix et d'où provenait l'Encens nécessaire aux actes religieux, ainsi que d'autres épices. Elle pouvait aussi constituer une étape sur les routes maritimes vers l'Inde et l'extrême orient. Au milieu du IIe siècle une présence militaire romaine est attestée sur les îles Farasan, non loin des côtes de l'Arabie romaine.
Voir aussi
- Le Périple de la mer Érythrée